Sur internet, les productions culturelles ne sont pas uniquement regardées, écoutées ou lues ; elles sont discutées, évaluées, commentées, analysées ou encore classées. Autant d'actions qui impliquent une contribution délibérée des internautes. Au-delà du mythe de la désintermédiation, le cadrage et l'exploitation des contributions dans toutes sortes de dispositifs et par des opérateurs diversifiés devient un enjeu central pour les acteurs qui développent une véritable « économie de la contribution » à partir du travail de commentaire, d'évaluation ou de comparaison accompli.
Pour mieux comprendre comment s'en dessinent les contours, l'ouvrage prend comme terrain d'étude le cas des séries télévisées. Le cadrage et la sollicitation des contributions accompagnent le visionnage, incitant les spectateurs à mettre en ligne des commentaires, résumés, avis sur les séries qu'ils ont vues mais aussi, par anticipation, sur celles qu'ils voudraient voir. Le traitement de ces contributions vise également à produire des outils facilitant le visionnage (planning, agendas, fiches techniques, classement) et à créer des réseaux sociaux autour des séries. L'économie des contributions commence à nourrir les logiques marchandes par la collaboration des opérateurs avec des groupes audiovisuels auxquels ils livrent, entre autres, des tendances de marchés issues de l'exploitation des avis et commentaires des internautes.
L'EMNS - École des Médias et du Numérique de la Sorbonne - est un pôle pluridisciplinaire de recherche et de formation créé par l'Université Paris I Panthéon Sorbonne, en partenariat avec des entreprises et des institutions publiques. Dirigée par Joëlle Farchy, elle a pour vocation de décrypter l'actualité des médias à l'ère numérique.