Par son contenu, le socialisme moderne est, avant tout, le produit de la vue immédiate, d’une part, des oppositions de classes qui règnent dans la société moderne entre possédants et non possédants, bourgeois et salariés, d’autre part, de l’anarchie qui règne dans la production. Mais, par sa forme théorique, il apparaît au début comme une poursuite plus avant et qui se veut plus conséquente, des principes établis par les grands philosophes des lumières dans la France du 18è siècle. Comme toute théorie nouvelle, il a dû d’abord se rattacher au fonds d’idées préexistant si profondément que ses racines plongent dans les faits économiques...
C’est de l’économisme même qu’est sorti le socialisme. Les théories de Smith sur le travail comme source unique de la valeur, de Ricardo sur la rente, de Sismondi sur la plus-value, ont servi de prémisses aux réformateurs socialistes. Puisque l’économisme et le socialisme se réclament également de la science, il importe d’examiner jusqu’à quel point cette prétention se justifie. Peut-être reconnaîtrons-nous qu’une sociologie vraiment scientifique doit dépasser à la fois les deux systèmes en présence et en lutte.