Sociologie au Sénégal
Après les indépendances africaines survenues pour la plupart dans la décennie 60, les autorités politiques, préoccupées par l'état de sous-développement du continent, considéraient la sociologie comme une discipline bourgeoise, inutile et incapable d'apporter des solutions à leurs urgences.
Ainsi, au Sénégal, le président Léopold Sédar Senghor (1960-1981) la considérait comme une discipline de subversion ou un produit du marxisme-léninisme. C'est pourquoi elle a connu de longues années d'incertitudes, voire de turbulences,
tantôt exclue ou menacée d'exclusion dans les institutions d'enseignement supérieur, tantôt traitée comme un appendice ou une science auxiliaire de la philosophie qui délivrait pendant de longues années (1970-1992) une licence de philosophie avec « spécialisation » en sociologie.
Cependant, depuis les années 90, elle vit une phase nouvelle de son histoire caractérisée par l'ouverture d'un Département de sociologie (1990) à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis, par la réouverture du Département de sociologie
(fermé en 1968) de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar en 1999. En outre, dans la première décennie du XXIème siècle, trois événements ont fini par imposer la discipline dans le champ universitaire sénégalais. D'abord, l'organisation d'un colloque à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis du 29 janvier au 2 février 2002
par l'Association Internationale des Sociologues de Langue Française (A.I.S.L.F) ; ensuite, la création d'un Département de sociologie le 30 août 2006 à la nouvelle université de Ziguinchor (aujourd'hui Université Assane Seck) ; enfin, l'organisation du deuxième colloque à Dakar par l'A.I.S.L.F du 18 au 20 avril 2007.
Ce livre se propose donc de montrer l'évolution d'une discipline dans un contexte de sous-développement dans lequel se trouve le Sénégal.