Au temps du tout communication, la présence persistante
des rumeurs témoigne de l'existence de circuits clandestins,
incontrôlés d'information. Cet ouvrage considère la question
des rumeurs sous un angle encore inédit, celui de la politique.
Prenant le parti de faire une sociologie résolument
compréhensive des rumeurs politiques, il se fonde sur
des analyses de situations rumorales, des entretiens, des sources
publiées. L'auteur analyse les interactions institutionnalisées
ou fortuites où les acteurs sociaux échangent des informations
politiques dont la véracité est encore douteuse. Dans chacune
des situations observées, dire la rumeur, c'est au fond faire usage
d'un répertoire d'énonciation particulièrement opératoires
pour contourner les ordres, les contraintes qui pèsent
sur la prise de parole en public.