« Qu'est-ce que l'<âme> ? [...] Chez Socrate [...] c'est un destin intérieur, la détermination intime de l'homme. L'âme décide d'elle-même et possède à cette fin une faculté qui n'appartient qu'à elle - la connaissance de la vérité, la faculté de distinguer le bien du mal. Ce qui, chez nous, décide en dernière instance de soi-même, en vertu de sa connaissance du bien, c'est l'âme selon Socrate. Pourquoi alors faut-il en prendre soin ? Pourquoi faut-il en avoir souci ? »
Cours professé à l'université Charles de Prague en 1946, le Socrate de Jan Pato(...)ka constitue une interprétation délibérément philosophique de la pensée socratique telle qu'elle se révèle à travers les témoignages de ses disciples. En six chapitres, l'auteur traite d'abord des problèmes que posent la reconstruction philologique et l'interprétation philosophique de la figure de Socrate. Il aborde ensuite les présupposés culturels de l'activité du philosophe athénien, tels que la tragédie et la sophistique, et résume les circonstances de sa vie. Enfin, Jan Pato(...)ka réfléchit sur les objectifs de la quête philosophique de Socrate et la signification que revêtent chez lui les notions du soin de l'âme, de l'aretê (excellence, vertu) et du bonheur. Une importante annexe reprend le dossier des témoignages sur les disciples de Socrate pour défendre l'idée d'un socratisme qui, sans constituer une doctrine, n'en est pas moins une philosophie.