Soie et fer
De la culture du mûrier au Mont-Liban, destinée à l'élevage du ver à soie pour le compte des soyeux lyonnais, jusqu'au creusement du canal de Suez, l'auteur retrace l'histoire des relations tumultueuses entre l'Europe et le Proche-Orient au cours du XIXe siècle. Non sous la forme d'un essai historique mais sous celle d'annales où les destins individuels d'une foule de personnages se trouvent imbriqués dans le jeu cynique des nations, les luttes de classes et les conflits communautaires. Ainsi voit-on défiler, dans une impressionnante galerie de portraits, des hommes et des femmes qui ont tissé ensemble la trame de ce siècle charnière sans le savoir ni le vouloir : de l'aristocrate britannique Lady Stanhope, proclamée en 1813 par les Bédouins « reine de Palmyre », à l'entrepreneur français Ferdinand de Lesseps, promoteur du projet du canal de Suez, en passant par le saint-simonien Enfantin, l'émir Abdelkader, Flora Tristan, l'écrivain libanais Faris al-Chidyaq, Lamartine, Karl Marx - mais aussi par des canuts lyonnais, des pachas turcs, des oulémas égyptiens... et des paysans maronites du Mont-Liban en route pour l'Algérie.