Soin et psychothérapie du grand âge
Souvent perçu comme le temps de la dépendance annonçant l'entrée en établissement et la fin de vie, le grand âge nécessite que le moi réaccorde son idéal avec la réduction de ses possibles. Ce travail psychique, qui préserve son narcissisme et ses investissements extérieurs, aboutit dans la plupart des cas à un dédoublement du moi maintenant à la fois sa continuité et son contact avec la réalité. La réélaboration des deuils et des traumatismes du passé conduite par la psychothérapie vise à libérer l'énergie nécessaire à la recherche d'activités et de satisfactions nouvelles.
Le soin est en permanence soutenu par l'énergie libidinale, c'est pourquoi le sentiment d'incapacité ou de culpabilité du vieillard déprimé, l'expression de sa fatigue de vivre, son agressivité et ses refus, les carences affectives pouvant déclencher son glissement, la protection de sa personne et de ses biens, sont ici abordés sous l'angle des mouvements pulsionnels qui entretiennent sa relation avec son environnement familial ou soignant, et la réponse de celui-ci.
L'écoute psychanalytique se tourne également vers les difficultés qu'éprouvent les soignants en EHPAD de nommer et donner sens à leurs mouvements affectifs souvent négatifs qui, sans cette prise de conscience, constituent un obstacle au soin. L'épreuve de la Covid-19 est abordée sous l'angle de la suppression des défenses qui d'ordinaire les protégeaient et restent, dans bien des établissements, à reconstruitre. L'ouvrage se termine sur deux questions capitales : l'accompagnement du trépas et la souffrance des soignants confrontés au vieillissement de leurs parents.