La Léna est un grand fleuve qui prend sa source aux pieds des monts Altaï, près du lac Baïkal, traverse toute la Sibérie orientale dans sa plus grande largeur du midi au nord, et après un cours de plus de trois cents lieues, va se jeter dans la mer Glaciale, près du pôle boréal. Toute la vaste contrée qu’elle arrose est frappée d’une désolation éternelle. Là, une végétation chétive et languissante n’étale sa pâle verdure que pendant trois mois de l’année ; des bruyères stériles, des saules rachitiques, de maigres bouleaux, et quelques arbrisseaux à baies douceâtres, végètent misérablement au milieu des noirs sapins qui çà et là entrecroisent leurs rameaux toujours verts, avec ceux des mélèzes, des pins, des génèvriers et des sorbiers, composant uniquement la flore forestière de ces vastes solitudes.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.