À l'heure où disparaissent les derniers rescapés des camps nazis, subsiste malgré tout la parole de ceux qui ont réussi non seulement à survivre, mais à témoigner. À cette parole s'ajoutent les écrits des historiens, sociologues, psychanalystes, toujours plus nombreux à exhumer, éclairer, analyser les traces du plus terrible génocide qu'ait connu l'humanité. Les témoins, les savants ; la mémoire, l'histoire : autant de possibilités de sortir du silence, qui ont chacune leur spécificité et leur légitimité.
Ce sont les diverses modalités de cette sortie du silence, et leurs répercussions indissociablement éthiques et épistémologiques, qu'analysent les sept textes réunis ici (dont deux inédits), précédés d'une introduction qui tente d'éclairer les conditions auxquelles il est possible aujourd'hui de faire mentir la sinistre prophétie qui courait à l'époque : « Il n'y aura aucun héritier ni aucune mémoire ».