Li Juan a pris ce qu'elle appelle le « chemin sauvage » - une vie et une écriture aussi loin que possible du système, sur les hauts plateaux de l'Altaï. Là où le ciel est d'un bleu étincelant, la lumière éblouissante sur les étendues immenses de la steppe. Elle y a ouvert avec sa mère et sa grand-mère un petit atelier de couture qui fait aussi épicerie, et suit les éleveurs kazakhs dans leurs transhumances. Tout a une histoire pour Li Juan, tout a une vie digne qu'on s'en souvienne : le lièvre des neiges qu'elles ont apprivoisé, le joueur de dombra près de la rivière, les « nids d'hiver » où se réfugient hommes et moutons lorsque la neige recouvre les pâturages. C'est une existence rude et solitaire, sur laquelle elle porte un regard émerveillé : ce monde dépasse tout ce qu'on peut imaginer de bienveillant, de juste et de beau.