Si comme l’affirme Pessoa, la "saudade" est quelque chose que seuls les Portugais possèdent parce qu’ils ont un mot pour la désigner, alors Zeewijk et les confins de la Ligurie occidentale ont superposé leurs formes et leurs frontières pour prouver que la mélancolie peut aussi se traduire en géographie. Sous les ciels de Zeewijk est une promenade le long des rues d’un quartier d’IJmuiden, bâti sur des dunes de sable et contraint de remodeler sa géographie urbaine tous les cinquante ans. C’est l’histoire d’un paysage qui ne cesse de changer, de maisons qui, depuis la pose de leur première pierre, arborent leur date de péremption, plus courte que celle des vies de leurs habitants. C’est aussi l’histoire d’une rencontre inattendue, joyeuse et mélancolique à la fois, comme d’ailleurs tout ce qui est de Zeewijk.
Sous les ciels de Zeewijk est le roman d’un observateur, mais aussi une cartographie, le journal d’un voyage de la Hollande à la Ligurie, la région italienne protagoniste des belles pages de Marino Magliani. Des pages remplies d’histoires de dunes et de potagers au fond des vallées.