Souvenirs du rivage des morts
M. Mizuno coule une retraite heureuse après une vie sans histoire. Du moins, c'est l'image qu'il donne. Car son vrai nom est Yasukazu Sanso, activiste de l'Armée rouge japonaise qui, dans les années 1970, a déjà tué de sang-froid. Une rencontre fortuite va déclencher la mécanique implacable du souvenir : comment, étudiant en quête d'idéal, s'est-il laissé embrigader dans un mouvement universitaire ? Comment, à la suite des dérives d'une organisation se livrant à des purges insensées, a-t-il fini par rejoindre les camps d'entraînement palestiniens, dans l'espoir de prouver qu'il est un vrai communiste ? Michaël Prazan nous livre ici, avec l'acuité psychologique qu'on lui connaît, un roman haletant sur la grande époque du terrorisme international des années 1970.