« Je me trouvais à Paris pour une quinzaine, descendue comme toujours au petit hôtel Liverpool et j'étais allée voir Mme de Noailles. "Dites-moi, me demanda-t-elle soudainement, qui est Rainer Maria Rilke ? » Marie de la Tour et Taxis n'a elle-même jamais rencontré Rilke. Aussitôt pourtant elle l'invite à prendre le thé le 13 décembre 1909 avec l'illustre femme de lettres. « Je me l'étais représenté tout différent, note-t-elle. Certes pas ce tout jeune homme, qui me semblait presque un enfant - et très laid au premier abord. »
Une relation forte se noue cependant. Le 20 avril 1910, Rilke est reçu par la princesse en son château de Duino. L'hiver de l'année suivante, il y demeure seul plusieurs mois. C'est là, un beau matin de janvier 1912, que lui est donnée la première « Élégie de Duino ». Dans un français d'une rare élégance, Marie de la Tour et Taxis nous livre le récit d'une amitié décisive.