Souviens-toi ramier...
Contes d'amour kabyles
Pour la première fois paraissent des contes kabyles réunis autour de la thématique de l'amour - vingt contes d'amour, présentés et édités par Tassadit Yacine-Titouh, qui ont été recueillis dans les années 1980, dans les villages de Kabylie, auprès de conteuses - cette littérature orale étant généralement transmise par les femmes.
Pourquoi l'amour est-il aussi présent dans ces contes ? Sans doute parce que la société kabyle s'est ingéniée à décharger dans le fantasme le surplus de ses privations. Ainsi, l'amour banni, parce qu'il est absent, parce qu'il est en fuite le jour, est-il représenté majestueusement la nuit, à la lueur timide des dernières braises... La femme dans le conte ne figure pas seulement un objet de désir, elle est reflet de l'amour que le héros porte en lui. Amour miroir choisi par l'homme pour s'y mirer, s'y qualifier. Miroir idéal ou miroir monstrueux tant qu'il n'a pas atteint son but : amour dangereux où il faut affronter l'autre -
l'ogre ou l'ogresse.
Il était une fois... Mère ogresse, fille divine, le héros prédestiné à la conquérir, un prince ou un garçon pauvre, devra accomplir un périple initiatique, déjouer les maléfices de la méchante, amadouer la sauvage, conquérir sa jeune fille, enfin comprendre le message : le sens de l'existence. Au terme du voyage, le jeune homme sera à l'origine de la fondation d'un nouveau groupe, d'une nouvelle société, d'un nouvel état de conscience...
Que mon conte soit beau et se déroule comme un long fil !