Le Discours XXXII fut prononcé par Dion de Pruse (dit Dion Chrysostome) dans le grand théâtre d'Alexandrie devant la foule des citoyens, sans doute sous le règne de Vespasien. L'auteur y passe en revue les défauts des Alexandrins : folle passion pour la musique des citharôdes, engouement pour les courses de chevaux, propension fâcheuse du public à s'enthousiasmer et à s'agiter – autant d'excès qui détournent les habitants de la bonne éducation (la paideia). En utilisant des procédés qui lui sont familiers (recours aux mythes, métaphores, citations homériques), Dion tance les Alexandrins pour leur indiscipline et leur inconstance et délivre un message de raison, peut-être au nom de l'empereur, afin de mettre fin à ce désordre social. Ce témoignage, de nature politique et philosophique, contribue à éclairer certains aspects essentiels de la vie des Alexandrins sous le Haut-Empire et, en particulier, leur obsession des jeux et leur rapport conflictuel avec le pouvoir. Il permet aussi de comprendre les procédés rhétoriques et stylistiques utilisés dans la fabrique du discours. Ce livre propose une traduction inédite accompagnée de notes et d'un commentaire qui permettent de resituer l'importance de cet opuscule dans l'œuvre de Dion en passant au crible de la critique les arguments de l'auteur.