Stances du milieu par excellence
Qui désire comprendre la source indienne du zen japonais ou du bouddhisme tibétain doit remonter au texte fondateur : l'original sanskrit des Stances du milieu par excellence, du moine indien Nāgārjuna (IIe-IIIe siècle), dont l'influence fut immense en Asie. Composé de 447 courtes stances de deux vers chacune et destinées à être apprises par coeur, il se répartit en 27 chapitres qui condensent des argumentations dialectiques complexes.
C'est un dialogue critique avec les tenants de la scolastique du bouddhisme ancien qui avaient tendance à « prendre des mots pour des choses », alors que l'enseignement du Bouddha était avant tout pratique et thérapeutique.
Nāgārjuna nous invite à une remise en question de certains de nos schèmes mentaux et vitaux tels que : cause-effet, commencement-fin, identité-altérité, mais aussi le mouvement, les choses, les êtres et leur (im) permanence, les passions, le moi, la souffrance, l'acte et ses fruits, les méprises, les vérités, ce qu'il peut y avoir derrière des mots comme vacuité, nirvāna, etc.