Cette étude met en cause certaines idées reçues quant
à l'importance respective accordée aux hommes et aux
femmes dans les romans et nouvelles de Stendhal. Elle
conteste l'idée selon laquelle la fiction réaliste du dix-neuvième
siècle en France est foncièrement hostile à la
liberté féminine, soutenant que c'est la critique elle-même
qui a tenu ces héroïnes à l'écart et qui les a condamnées
comme égoïstes. Mina de Vanghel, Vanina Vanini,
Mathilde de La Mole et Lamiel sont égoïstes au sens le
plus large, engagées dans la poursuite de leur propre
bonheur et dans la réalisation de leur liberté dans un
monde où le bonheur et la liberté sont considérés comme
des buts inconciliables avec le statut de femme.