Depuis le début des années 80, le discours politique en France considère
unanimement que les communes doivent tendre vers la «mixité sociale».
Or tous les indicateurs (ressources fiscales déclarées, catégories sociales,
valorisations immobilières) attestent que les écarts se creusent entre les
communes où viennent s'installer les populations aisées et celles où se
concentrent les plus démunies.
Pour les ménages qui y accèdent ou en rêvent, la notion de territoire valorisé
est complexe. Elle intègre des éléments objectifs (accès aux équipements,
proximité des infrastructures, cadre de vie) et subjectifs (image
négative/positive d'un quartier).
À travers les filets d'un complexe réseau d'études, de chiffres et de cartes (plus
de 150), alimenté, pour la première fois, par les bases de données de
prestataires liés au changement de domicile (La Poste, les notaires) et par des
questionnaires envoyés aux «nouveaux emménagés» et aux maires des
communes de l'aire d'influence de Cergy-Pontoise, l'auteur analyse les
mouvements de population et leurs motivations, et dresse le portrait d'une
Île-de-France emprisonnée dans une logique ségrégative.