En 1969, dans un contexte de fortes revendications sociales, des artistes décident d'oeuvrer dans la rue, au risque de passer inaperçus : ce sont les « Street Works ». À cette occasion, Vito Acconci décide de suivre chaque jour, durant vingt-trois jours, une personne différente dans les rues de New York jusqu'à ce qu'elle entre dans un lieu privé. C'est peut-être la première fois dans l'histoire de l'art qu'une oeuvre se doit de ne pas être vue en tant que telle. Elle se dérobe à toute visibilité artistique par le spectateur pour n'acquérir une reconnaissance qu'a posteriori.
Pour explorer ce paradoxe entre imperceptibilité du geste et visibilité de l'oeuvre, cet ouvrage convoque différents cadres d'analyses, de la tradition littéraire aux philosophies de la modernité en passant par la psychanalyse. Ce faisant, il relie ces actions furtives semble-t-il novatrices à une tradition plus ancienne, à même d'appréhender leurs enjeux politiques et sociaux.