Suffrage universel et colonisation
1848-1852
Le conte, ou plutôt la légende de Grimm, Le Joueur de flûte de Hamelin, se termine mal, très mal.
Le gouvernement provisoire, le 5 mars 1848, étendit le suffrage universel aux colonies de Guadeloupe, Guyane, Martinique, La Réunion, Sénégal et Inde française. Des représentants du peuple s'imposèrent aux élections. Certains d'entre eux s'improvisèrent joueurs de flûte, à l'image de Victor Schoelcher, Bissette et Pécoul, Barbaroux et Prosper de Greslan. Derrière eux, les populations colonisées réticentes, mais enrégimentées, contrôlées, ont dû suivre ces musiciens néfastes qui les conduisirent, en droiture, dans les marécages de l'assimilation et de la dépendance.
Aujourd'hui, nous mesurons mieux l'étendue du désastre. Nous cernons mieux les dangers de cette immersion séculaire dans l'oubli qui annihile toutes les résistances.
Pourtant, tout avait commencé en fanfare en 1848, aux élections à l'Assemblée nationale constituante, avec l'appui de la franc-maçonnerie. Avant de se terminer lamentablement à l'île de La Réunion en janvier 1852, dans la farce électorale tragique de l'élection du président de la République, alors que la France avait déjà - depuis le 2 décembre 1851 - basculé dans la dictature de Napoléon de Petit.