Sulivan ou la parole libératrice
« C'est la première fois que j'écris sur un contemporain » nous annonce Henri Guillemin. C'est qu'il veut communiquer une passion et s'en prendre à ceux que gêne Sulivan.
Après avoir situé à grands traits ce qui lui semble important dans la vie de Sulivan, il examine ce que l'oeuvre nous dit sur l'amour (les rapports ambigus entre les diverses sortes d'amour) ; sur l'action (ce qu'on peut changer, y compris l'impossible) ; sur Dieu (« l'ignorance lumineuse » qu'il faut substituer à la théologie) ; sur le fait d'écrire, ce qui peut justifier l'écriture.
Henri Guillemin apprécie en Sulivan son pouvoir d'inquiéter les nantis, les notables, les intelligents et jusqu'à une certaine sainteté trop sûre d'elle-même.
Cet ouvrage éclaire Sulivan, mais peut-être plus encore Guillemin et ses passions. C'est un bilan des questions d'aujourd'hui et de toujours telles qu'elles se posent en particulier à notre Occident prétendument chrétien.
Le texte est complété par un bref commentaire de Sulivan lui-même, intitulé « Passez les passants ».