Les mutations récentes qu'a connues l'histoire comme
discipline (tant sur le plan des pratiques que sur le plan du
savoir), mais aussi l'arrivée sur le devant de la scène d'une
nouvelle génération d'historiens soucieux de se démarquer
de la précédente, nourrissent les interrogations de la
profession sur son identité et sur son avenir.
Gérard Noiriel mesure l'ampleur structurelle de cette «crise»
en la situant dans le prolongement des relations contradictoires
que l'histoire entretient avec la philosophie.
Contestant l'idée que le «retour du récit» pourrait résoudre
les difficultés actuelles, l'auteur nous invite à relire le «testament»
de Marc Bloch - Apologie pour l'histoire - afin
d'y puiser les matériaux nécessaires à l'élaboration d'une
définition «pragmatiste» de la discipline. La réflexion sur
la connaissance historique est conçue ici comme un travail
collectif de clarification des pratiques de recherche visant à
mieux comprendre, donc à mieux maîtriser, les activités de
savoir, de mémoire et de pouvoir qui entrent dans l'exercice
du «métier d'historien».
De Gérard Noiriel paraît en même temps État, nation et
immigration. Vers une histoire du pouvoir (Folio histoire,
n° 137).