Sur la nature du feu aux siècles classiques
Les idées les plus importantes qui ont germé dans la tête des
savants et des amateurs de physique ou de chimie en France aux
XVIIe et XVIIIesiècles sur la nature de la matière, sur celle du feu
et sur les sensations de chaud et de froid sont exposées dans cet
ouvrage. Ces idées sont replacées au sein des visions du monde
qui leur donnent sens et eurent leurs heures de gloire. On y voit
s'opposer des conceptions héritées de l'Antiquité et d'autres qui
sont dans leur verte jeunesse. Aristote, Paracelse, Gassendi,
Descartes, Newton, Stahl, Lavoisier et beaucoup d'autres sont
évoqués ou s'y expriment. En s'abstenant de porter un regard
rétrospectif sur le passé qui inciterait à chercher le camp des
vainqueurs, c'est une histoire très humaine qui est contée ; elle
met en scène les conflits des uns et des autres, mais n'oublie pas
ces savants qui, hors de toute querelle, cultivent l'éclectisme.
Cette histoire se clôt sur l'opposition entre les chimistes
stahliens et Lavoisier, qui voit la victoire très provisoire du
newtonianisme en France sous l'Empire.
Nous invitons le lecteur, historien des sciences ou honnête
homme, à entrer dans cette ronde : il y trouvera des leçons de
physique et de chimie ; il verra comment, en un même moment
de l'histoire, on peut interroger la nature avec diverses grilles
interprétatives pour tenter d'expliquer quelques phénomènes
(ici ceux qui touchent au chaud et au froid).