Saïd Mohamed « plonge son univers poétique dans le chaos le plus total et organisé de la vie. Les personnages y sont taillés à la serpe, les portraits décapés à la paille de fer, les personnalités trempées dans ce bain d'acide de l'existence. La psychologie y est absente au profit de l'acte héroïque de survie, qui est bien souvent dérisoire. (...)
Ici, la littérature se nourrit du trivial. Le décor est planté, il lui suffit de le décrire avec sa perception. L'oralité en est l'ingrédient principal, qui ancre le récit dans ce que l'auteur nomme la « réalitture », littérature du réel - puisque la réalité dépasse la fiction.»
Adoubé par Dominique Eluard, et plus tard encouragé par Robert Linhart, Juan Goytisolo ou encore James Sacré, Saïd Mohamed prend la plume pour laisser trace de ceux que l'histoire oublie et qui pourtant ont des histoires à raconter, mais n'ont pas les mots dans leurs lourds bagages.