Rue Estelle, rue Pastoret, rue Bussy l'Indien : les murs de Marseille s'habillent de
couleurs et de fresques fantaisistes. Des univers picturaux jusqu'ici peu connus car le
street art en France est communément associé à Paris, considérée dans l'hexagone comme
la capitale de l'art urbain. Né dans les années 1960 et interdit par la loi, le street art
a gagné ses lettres de noblesse. Aujourd'hui, il a fait son entrée dans les musées, les
galeries et les salles d'enchères, bien qu'il soit toujours appelé «art vandale» et que ses
auteurs soient arrêtés par la police ou condamnés à des amendes.
Ces artistes à part entière sont des globe-trotters qui ont pour un temps posé leurs sacs à
Marseille. Des rues de Rio aux murs de Londres ou de Berlin, des faubourgs de Mexico
à ceux de New York, ou qu'ils soient marseillais, ils puisent tous leur inspiration dans les
traditions de leur pays, leur histoire personnelle et des découvertes faites au cours de
leurs voyages pour créer des oeuvres souvent colorées, parfois imaginaires, mais toujours
frappantes. La ville la plus ancienne de France (fondée sous le nom de Massalia vers
600 av. J.-C.) est une ville cosmopolite et vivante qui a attiré par le passé de nombreux
écrivains et peintres. Elle continue à fasciner, comme le prouvent ces artistes urbains
venus des quatre coins du monde, et ce livre publié pour leur rendre hommage. Il est né
de plusieurs séjours et de nombreuses promenades, et se veut un voyage visuel et une
rencontre avec quelques-uns de ceux qui ont oeuvré ici. Il illustre aussi ce mouvement
majeur de l'art urbain, né au XXe siècle et encore en plein développement.