« Dans les années 60 et 70, les ouvrages de Jean Suret-Canale ont contribué à la formation de toute une génération de militants et d'intellectuels africains. Depuis son oeuvre pionnière semble avoir été oubliée... Cet ouvrage - écrit à partir d'entretiens autobiographiques réalisés à la fin de sa vie puis de l'étude de ses archives personnelles - vise à restituer la singularité d'une oeuvre et d'un itinéraire où le travail de chercheur et l'engagement politique ont toujours cohabité (...)
Jean Suret-Canale constitue une figure intellectuelle complexe, sinon paradoxale, si on veut bien y regarder de plus près. Bien qu'étant animé par un anticolonialisme fondamental, il a dû s'appuyer sur des sources coloniales (les premiers grands auteurs " africanistes " comme Delafosse et Labouret mais aussi les documents de première main des archives coloniales) pour écrire une oeuvre de référence qui s'est voulue en rupture avec l'historiographie coloniale (...)
À l'heure des controverses sur le " post-colonial ", entre spécialistes patentés organisés en coteries rivales, il n'est pas inutile, ni " ringard " de s'intéresser à l'oeuvre de Jean Suret-Canale. »