Dans l'Eglise orthodoxe, le salos désigne le fou en Christ, l'ascète qui adopte volontairement le comportement et le langage du fou pour acquérir une perfection ascétique supplémentaire.
Rebelle par nature à toute institutionnalisation, il remet en question la société, pourtant chrétienne, qui l'entoure et se révèle particulièrement apte à porter le message du Christ auprès des marginaux.
Parmi ces saloi, Syméon, ascète du VIe siècle, fut sans doute l'un des plus hauts en couleur, lui qui jeûnait terriblement en donnant l'impression de se goinfrer, qui pratiquait la chasteté absolue en violant les règles élémentaires de la pudeur. Il fut aussi l'un des derniers saloi, le concile Quinisexte (692) ayant condamné «ceux qui contrefont la folie».