Vatican II souhaite que « les traditions particulières, avec les qualités propres de chaque famille des nations » soient, plus largement et plus profondément que dans le passé, « assumées dans l’unité catholique ». Nous allons donc vers une diversification croissante de l’Église, selon le génie propre des divers peuples et cultures. Mais il est évident qu’une telle orientation comporte de nombreuses difficultés, voire de réels dangers. Le Concile fait donc appel à la réflexion théologique, pour éclairer la voie à suivre et permettre de s’y engager hardiment. C’est à cet appel que répond ce livre. Récemment, dans « L’Église face au syncrétisme », l’ancien secrétaire général du C.O.E., Willem Visser ’t Hooft, dénonçait « la tentation du mélange religieux » comme la grande tentation de notre époque. Prenant ce livre comme point de départ, Mgr Thils cherche d’abord à préciser les limites du syncrétisme, et à le distinguer d’un universalisme légitime et souhaitable. Il rappelle ensuite ce que la catholicité authentique exige en fait d’identité essentielle mais aussi, et tout particulièrement, ce qu’elle requiert en fait de diversité, tout aussi essentielle. Enfin, allant au-delà du syncrétisme « classique », l’auteur analyse d’autres « mélanges syncrétistes » qui ne valent pas mieux : la déformation, par une image du monde dépassée, de la présentation de l’Évangile, le confusionisme dans les initiatives œcuméniques, la compromission de l’Église avec certaines situations sociales, économiques ou culturelles. Par les clartés qu’il projette sur des problèmes très actuels — et d’une importance capitale pour l’avenir de l’Église —, ce livre intéressera tous ceux qui souhaitent ardemment voir mûrir les fruits de catholicité vraie annoncés par le Concile.

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