Lanvil, mégalopole caribéenne, vitrine rutilante des diversités culturelles, havre pour tous les migrants du monde, est au centre de tous les regards. À la pointe de la technologie, constellée d'écrans, la ville s'élève de plus en plus haut, mais elle oublie les trames qui se tissent en son sein. Pat et sa bande de débouya vivent de magouilles et de braquages. Joe et Patson courent de galère en galère, poursuivis par les flics. Ézie et sa soeur Lonia, traductrices, infiltrent les hautes sphères des corpolitiques. Toutes et tous rêvent en secret de retrouver la terre de leurs ancêtres, le Tout-monde, enseveli quelque part sous le béton. Pour y parvenir, un seul chemin : faire tomber les murs entre l'anba et l'anwo, et renverser l'ordre établi.
Roman choral irrigué par une langue hybridée et vibrionnante, Tè mowon ouvre la voie à une science-fiction caribéenne francophone, inventive et décoloniale.
- Le Tout-monde est un mythe qui nous lie konsidiré les doigts d'une main. Il nous fédère, han-han, il fédère nos luttes comme il a fédéré celles de nos pères quand ils ont détruit Panama. Mais eux vivaient encore sur la terre sacrée. C'est pour ça qu'on doit pas oublier le combat : rester libres. Se battre pour nos droits acquis. Là-haut, mafia, on dit que la grève va frapper fort. Si fort que Lanvil entière va trembler.