Dans cet essai ironique, un ethnologue équipé d'un divan, d'un crayon dans la poche et d'un regard faussement candide fait mine de découvrir la télévision.
Il s'interroge sur la force de l'habitude qui nous empêche de voir la chose pour ce qu'elle vaut. Il l'observe de près puis de loin. Il tourne autour, la renifle et s'étonne. Il étudie ses mises en scène comme autant de rituels exotiques. Il refuse obstinément de s'intéresser à ce qu'elle raconte, parce qu'elle peut dire tout ce qu'elle veut. Il est surpris par cette façon si étrange qu'elle a de parler sans entendre et de montrer sans regarder.
Il fait ainsi le portrait de notre époque, qui produit des paroles et des images volontairement amoindries, qu'elle consomme avec d'autant plus d'appétit.