" De nombreuses personnes creusaient des trous dans le cimetière. En ville, la mort régnait, il fallait de nombreux trous. "
Lituanie, 1941.
Vincentas, photographe, conclut un pacte morbide avec un officier SS : en échange de sa sécurité et de celle de son amante juive, Judita, il photographiera les massacres de Juifs dans les villages et les forêts de sa patrie occupée. Vincentas, habitué à être de l'autre côté de l'objectif, à être distancé de la réalité par la pellicule, devient malgré lui le témoin d'une histoire irrévocable " la guerre arrachera les masques de nos visages. " Témoin de l'assassinat massif des juifs, il se transforme en observateur qui ne peut rien changer ni aider personne.
À travers la métaphore de la photographie, Sigitas Parulskis met à nu la passivité et la complicité de ses compatriotes dans le chapitre le plus sombre de l'histoire moderne de la Lituanie. Un roman très sombre et engagé, mettant en lumière les crimes perpétués durant la Seconde Guerre mondiale, que l'on pourrait rapprocher du travail de Jonathan Littel version balte.
" Par cet art de restituer l'inhumanité comme une inflexion de l'humanité, Sigitas Parulskis accomplit avec une puissance explosive son désir initial : réveiller les consciences, au miroir du crime. "
Florence Georgesco, Le Monde
" Un roman noir dont on ne ressort pas indemne tant il est empreint de violence, à l'image de son auteur, Sigitas Parulskis. "
Alexandra Schwartzbrod, Libération
- Prix National de la Culture et de l'Art lituanien