Longtemps je me suis demandé ce que je ne
voyais pas. Peut-être me dérobais-je face à mes
propres inquiétudes ? Confronté à une organisation
incompréhensible, je naviguais dans un
quotidien étrange et proche, heurté et indifférent
à la fois.
J'ai appris, écouté, entendu, regardé les équipes et
leurs relations aux patients, en me demandant si
celles-ci influençaient leur façon d'être. Je me suis
longtemps étonné de l'espace public de l'hôpital
et de ses immenses couloirs semblant inoccupés.
Du vide qui se remplit d'un coup. Après être resté
là longuement, j'ai recherché ce que l'on met de
côté, ce que l'on ne dit pas. J'ai été frappé par cette
détermination de chacun à être précis dans le
récit de son rôle et à se situer dans l'ensemble. Il
ne faut pas trop s'affirmer comme individu et en
même temps être là, bien soi.