Éric Clémens : passion de comprendre, plaisir de l'intelligence et capacité d'abandon à la sensualité érogène de la langue. Puissance de pensée secouée par une puissance d'écriture qui à la fois l'accomplit et la déconcerte. L'inverse, aussi bien : emportement d'écriture déconcerté par les rappels à l'ordre de la théorie. Un intellectuel exemplaire, en somme : un qui jouit de la pensée - et un écrivain pareillement exemplaire : un qui jouit des avances que lui fait la langue.
Depuis cinquante ans, il se bat avec la question des rapports d'accord et d'écart entre, disons, un principe intellectuel (politique, philosophique, éthique) et une exigence pratique de « poésie ». Moi aussi. C'est ce qui nous lie.