L'important recueil de poésies conservé dans Oxford, Bodleian Library, Douce 308, copié vers 1310, est le seul chansonnier des trouvères dont les pièces soient classées par genre, de préférence à d'autres critères. Sous la rubrique “Ci en comancent les balletes” sont regroupés cent quatre-vingt-huit textes anonymes, destinés à la danse bien que la musique n'y figure pas.
Les ballettes ont joué un rôle déterminant dans le développement du lyrisme médiéval, notamment dans la genèse des formes fixes à refrain du XIVe siècle. Composé principalement de pièces uniques, le recueil qu'éditent Eglal Doss-Quinby, Samuel N. Rosenberg, et Elizabeth Aubrey illustre une tradition lyrique élaborée en Lorraine, contemporaine du grand chant courtois des trouvères, mais que n'avaient pas reconnue, au XIIIe siècle, les compilateurs de chansonniers conventionnels.
Précédée d'une introduction examinant avec méthode les problèmes de définition que pose le répertoire, cette édition critique rigoureuse est systématiquement enrichie de la traduction anglaise des ballettes et, pour vingt-six chansons, de la musique qui leur revient et a été identifiée dans d'autres sources manuscrites.