The West Wing
Au coeur du pouvoir
Comment une série centrée sur le coeur du pouvoir mondial, l'aile ouest de la Maison-Blanche où travaillent jour et nuit le président des États-Unis et ses proches collaborateurs, a-t-elle pu autant fasciner politiques et spectateurs lambda jusqu'à être aujourd'hui encore qualifiée de « culte » ? La description des rouages du pouvoir et de son exercice s'y entremêle avec celle des personnages, et ce qui aurait pu n'être qu'un fastidieux pensum est animé par le talent, la faconde et l'humour du showrunner de la série, Aaron Sorkin. Directement inspirée des screw-ball comedies des années 1940, la série est électrisée par des dialogues rapides et savoureux dans lesquels le glamour côtoie la gravitas de ceux qui savent porter la lourde charge d'oeuvrer pour le bien commun.
Dix ans après sa première diffusion, The West Wing figure parmi les meilleures séries politiques, en regard d'autres, souvent bien moins idéalistes. Sans doute sa singularité tient-elle à l'alchimie de données apparemment non miscibles : des convictions humanistes, une pyrotechnie verbale, des personnages attachants et séduisants et, surtout, une haute idée de son spectateur.