Paris, septembre 1788. À la Comédie-Française commence la lecture de la pièce Charles IX, machine de guerre contre la monarchie. On le sait peu, les théâtres menèrent durant la Révolution une lutte acharnée pour la liberté, contre tous les régimes. On le sait moins encore, nombre d'artistes de la Comédie-Française furent sauvés par un homme, véritable Schindler de la Terreur, qui épargna la guillotine à une foule de condamnés. Danton, Robespierre, étaient des spectateurs assidus. Le théâtre, y compris érotique, fut le lieu où s'élaborèrent les fantasmes de la Révolution, il apporta l'élan imaginaire indispensable pour agir. Jamais abordée dans un roman, cette histoire de fureurs et de passions, qui évoque le monde des théâtres avec truculence, est racontée ici à un rythme de plus en plus haletant jusqu'à son finale échevelé, en restituant sa vérité, sa folie, son horreur. De Robespierre au bourreau Sanson, de Talma, génie de la scène, à Charles Labussière, son pareil en dérision, avec l'affaire Saint-Amaranthe et ses dessous maçonniques, ce récit jette un regard neuf sur la Révolution et la Terreur, sans mythes ni langue de bois, au carrefour de l'action et du rêve. Le bonheur peut-il s'atteindre par la violence déchaînée de tous les fantasmes en acte ? Et n'obtient-on pas alors un Théâtre d'ombres sans avenir ?