Théo Angelopoulos ou la poésie du cinéma politique
Célèbre cinéaste grec, Théo Angelopoulos (1935-2012) occupe une place à part dans le cinéma mondial. L'histoire de la Grèce contemporaine (1936-1988), insérée dans le contexte de l'histoire de la seconde moitié du XXe siècle en Europe, tisse la toile de fond de ses films centrés sur une critique passionnée de l'idéologie totalitaire.
L'oeuvre de Théo Angelopoulos - treize films de La Reconstitution (1970) à La Poussière du temps (2008) dont plusieurs chefs-d'oeuvre tels que Le Voyage des comédiens ou L'Eternité et un jour (Palme d'or au Festival du Cannes en 1998) - incarne, comme celle de Francesco Rosi, un cinéma éminemment politique. Mais ce cinéma revêt une indéniable beauté plastique en insérant un discours polémique dans des structures esthétiques qui confèrent au contenu thématique des films (les liens noués entre l'Histoire, l'idéologie et le pouvoir) une exceptionnelle puissance de suggestion.
Le choix du plan séquence, le jeu sur l'espace et le temps, l'alliance du réel et de l'imaginaire, le traitement de l'image en noir et blanc ou en couleurs transcrivent les dimensions politiques de la fiction sur un registre poétique.