Dans les textes présentés et rassemblés ici, Michael Theunissen interroge
la notion de temps et esquisse une «théologie négative du temps».
Questionnant la tradition philosophique depuis Parménide, Platon, saint
Augustin, Kierkegaard, Simmel, Husserl, Sartre, l'auteur introduit la
thèse d'une domination du temps sur les hommes qui produirait une
souffrance, particulièrement visible chez les sujets atteints de névrose, et
incitant à une résistance, à un affranchissement de l'ordre du temps.
Theunissen analyse, tout en discutant avec les représentants éminents de
la psychopathologie phénoménologique ou issus de la philosophie de la
vie - Minkowski, Gebsattel, Erwin Straus, Binswanger, Tellenbach -, les
troubles de la perception du temps chez les malades mentaux atteints en
particulier de dépression, et il s'interroge sur la possibilité de se
soustraire à ces troubles.
Revenant à la pensée grecque primitive et à sa distinction entre chronos,
le temps qui nous domine, et aiôn, le temps qui nous libère, l'auteur
tente, dans les conditions de la modernité, de reconquérir ce contenu de
vérité en l'ouvrant sur une réflexion quasi théologique.