On était une bande, égarée dans un quartier flambant neuf au début des années 70. Des terrains vagues, des bois, les routes pas encore finies d'être goudronnées. On faisait nos 400 coups. On se passait entre nous une compil K7 qu'on écoutait en boucle sur un gros poste, il y avait aussi cet arrêt de bus qui nous terrifiait : la misère pousse à bien des extrémités et la rumeur voulait que pour boucler les fins de mois trop courtes, certaines femmes de la cité y passaient certains soirs... « Ta mère la pute », faut pas croire, c'est pas sorti de nulle part comme expression.
Et puis il y a eu cette histoire avec la K7... et là, ça-s'est mal passé.