Ce nouveau recueil de Christian Hubin renoue avec la prose sans rien renier de l'incision si novatrice de l'œuvre.
Ici, le chant est au service de la quête, une quête du Graal éminemment contemporaine et cryptée où des vitesses, des bonds, fractions de durées viennent se fondre et se confondre voire se fracasser, à tel point que l'on n'assiste pas à une évocation mais à un véritable télescopage des temps dont la figure féminine sort fragilement indemne, comme magnifiée..
«Les premières pages semblent se rattacher à l'origine même du cycle, à l'archétype fréquemment mentionné, dont plusieurs versions se réclament - qui ne sont que des épilogues.
L'immobilité sur la crête n'atteste que l'inexistence de toute temporalité. Faire un seul geste serait faillir. Serait reporter encore ce qui vient, dépasse déjà la ligne, sourd par intervalles dans la grant hautece, dans la Teneur - et nous l'avons vu plusieurs fois, lu avant d'ouvrir les yeux, avant la date de toute composition, d'arrivée dans l'état, sa perception primale - variations de lumière au sol, jusqu'à l'horizon, puis la base, ses points dans une comparaison sans références, limpide par contamination.»