L'albinos africain est souvent marginalisé. De séculaires légendes et croyances tendent à le considérer, de par ses caractéristiques génétiques et physiques (absence de mélanine au niveau de la peau, des poils et des yeux), selon les ethnies comme un «porte-bonheur» ou plus régulièrement comme un «faux-blanc», un maudit, voire un être à éliminer physiquement...
Les préjudices vécus au quotidien, liés à des troubles de la vue et à une sensibilité accrue aux rayons ultraviolets ou tout simplement le regard discriminatoire des autres, génèrent la plupart du temps pour l'individu albinos une situation d'échec, de rejet et de repli sur soi.
Dans de nombreux pays africains, il existe, aujourd'hui encore, une forme d'apartheid à rebours dont sont victimes les albinos : «ces noirs à la peau blanche».
De juin à décembre 2001, Bernard Brisé est parti à leur rencontre au Togo et les a photographiés avec une grande pudeur et un indéniable sens esthétique. Portraits, photos de famille, scènes de vie quotidienne prennent ici une autre dimension et témoignent, si besoin était, de la beauté de la différence au-delà des normes trop restrictives de ce que certains appellent la normalité.