Dans son Introduction, Jean-Yves Masson
appelle Adonis «poète de la métamorphose».
On pourrait aussi l'appeler «poète des lieux».
Déjà en 1971, il avait publié à Beyrouth trois
longs poèmes (traduits en français en 1986
sous le titre Tombeau pour New York) dans
lesquels il révèle sa vision de New York et
celle qu'il a de certains pays arabes du Proche-Orient.
Puis, en 1990, parut au Mercure de
France Le Temps les villes, cinq poèmes centrés
sur Paris, Le Caire, Marrakech et Fès,
Sanaa et Aden, Beyrouth en guerre. Ces
poèmes ne sont pas plus descriptifs que
les précédents, mais permettent au lecteur
d'apercevoir le monde à travers un prisme
poétique et personnel. Il en est de même
des onze poèmes rassemblés ici sous le titre
Toucher la lumière, dans lesquels défilent des
lieux parfois ancrés dans le mythe, comme
Babel, ou à mi-chemin entre mythe et réalité,
comme les ruines de Pétra et le paysage-personnage
du Nil, ou encore dans une
réalité plus tangible, tels le désert, Damas,
Grenade, Beyrouth de l'après-guerre...