18 juin 1918, le Gouvernement japonais clôt l'enquête foncière
en s'étant attribué 45 % des terres. Les paysans réalisent
soudain qu'ils ont tout perdu et qu'ils n'ont plus que leur vie à
risquer pour avoir le droit d'exister.
Les jeunes formés dans les écoles, ou promus des écoles
militaires de Mandchouric, ou entraînés, la nuit après leur travail
à Hawaï pour constituer des milices prêtes à combattre,
sympathisent avec les idées nouvelles : démocratie - révolution
- autodétermination.
Le 13 novembre 1918, une déclaration d'indépendance de la
Corée est affirmée en Mandchourie et réaffirmée en 1919 à
Séoul lors d'une manifestation appelée «Mouvement du 1er
Mars». Alors commence une série de manifestations pour
l'indépendance, les Coréens oubliant, dans leur enthousiasme à
libérer leur patrie, leurs différences de classe et d'idéologies.
Étudiants, paysans, petit peuple des cités, nobles, moines se
soulèvent dans toutes les villes. D'abord surpris, les Japonais
réagissent et la répression est terrible contre les deux millions de
manifestants qu'ils ont eux-mêmes reconnus.
Alors commence la guerre d'indépendance puisque la
«Conférence de la paix à Paris» n'a pas voulu s'intéresser au
drame coréen. La colonie de Mandchourie devient le théâtre des
premiers vrais combats entre Coréens et Japonais. Les Coréens
sont largement vainqueurs. Mais les Japonais se vengent sur les
paysans qui ont aidé cette guérilla. La répression est sanglante.
1920 demeure dans les mémoires «l'année du grand carnage».