Dans ce récit tendre et drôle à la fois, Hanan el-Cheikh
rapporte avec une scrupuleuse fidélité les confessions
de sa mère analphabète, Kamleh, née au début des années
1930 dans une famille chiite extrêmement pauvre,
au Sud-Liban.
Après la mort prématurée de sa grande soeur, Kamleh
est promise à son beau-frère alors qu'elle n'a que onze
ans. Dans le quartier populaire de Beyrouth où elle
s'installe avec la famille de son futur mari, elle est placée
comme apprentie chez une couturière et tombe
amoureuse du cousin de cette dernière, Mohamed, un
jeune lettré féru de poésie. Forcée à quatorze ans de
se marier avec son fiancé, Kamleh a une fille l'année
suivante, puis une seconde, Hanan, trois ans plus tard,
mais reste follement éprise du beau Mohamed. Elle
échange avec lui des lettres enflammées qu'elle se fait
écrire et lire par ses amies, s'identifie aux héroïnes du
cinéma égyptien, se grise des paroles ardentes des chansons
à la mode. Elle va surtout, bravant tous les usages,
tenter d'obtenir le divorce, au risque d'être séparée de
ses filles...
Portrait finement dessiné d'une femme du peuple,
rusée, truculente, enjouée, ce récit a été salué à sa parution,
en arabe puis en anglais, par une presse unanime.