Ces pages sont la trace dérobée d'une méditation sur le possible, c'est-à-dire
sur le langage de l'art. Aucun mot, aucun trait n'y est le résultat d'une
pensée qui lui serait préalable, mais ils rendent compte de l'improvisation
permanente de l'existence. Ces fragments puisent autant dans les ressources
latentes du réel que dans les arcanes des songes. Ils sont nés dans le contact
direct avec la peau du papier, dans l'écoulement du liquide sur la feuille,
dans le contraste de l'encre ou du fusain avec ce terrain d'aventures en
cellulose.
Un monde n'est là que pour permettre l'éclosion d'autres mondes. De ces
lignes et de ces esquisses, la seule chose qui est certaine c'est qu'elles ont
été tracées.