«Mais maintenant, voyant l'âme qui dans la plupart des
gens est souvent outragée, les êtres humains ne pensent à elle
ni comme à une chose divine, ni comme à une chose immortelle.
Or il faut examiner la nature de chaque chose en portant
son regard sur ce qui, d'elle, est pur, puisque précisément ce
qui a été rajouté devient toujours un obstacle à la connaissance
de ce à quoi il a été rajouté» (10, 24-30). Nous
sommes ici au coeur non seulement de l'enseignement de
Plotin à propos de l'âme, mais aussi au coeur de la motivation
de toute la recherche.
Une perspective axiologique est adoptée pour conduire
l'enquête, perspective selon laquelle seulement l'âme bonne
et vertueuse est l'âme dans sa vraie nature. Et cette bonté est
ce qui l'apparente au divin ainsi qu'à l'être véritable. Il n'est
plus question désormais, comme auparavant dans le traité, de
l'immortalité de l'âme, à savoir de son indestructibilité, dans
une perspective plutôt physique, mais de sa qualité morale, de
sa pureté.