C'est bien au « chagrin » que vont encore les ouvriers, ces invisibles qui forment en France une classe fantôme plus que jamais méprisée par la sphère politico-médiatique, plus que jamais brimée par les puissances économiques et judiciaires.
Ceux, par exemple, qui triment pour la nocive industrie chimique dans des ateliers qui se délabrent sur des machines qui se détraquent, en attendant délocalisations et licenciements collectifs...
Après Putain d'usine, Jean-Pierre Levaray nous invite à une nouvelle visite impromptue au coeur de l'une des mégamachines qui régentent et broient nos existences. Il nous écrit de l'usine où il gagne son pain depuis trente ans. Ces deux douzaines d'historiettes vécues exposent sans vains larmoiements l'angoisse et la douleur, le désarroi et la colère de salariés auquels il ne restera bientôt que les yeux pour pleurer...