Transitions, transgressions dans l'iconographie hispanique moderne et contemporaine
Transgresser, est-ce forcément rejeter ce qui a précédé et créer une irrémédiable césure ? Certes, ce qu'on appelle communément la « tradition de la modernité », faite de manifestes offensifs et de proclamations révolutionnaires, nous a habitués à considérer l'histoire de l'art moderne et contemporain comme une série ininterrompue de ruptures et de transgressions. Cette idée a souvent été défendue, aussi bien par les tenants des idées nouvelles que par les défenseurs de l'ancien ordre. Mais au-delà de la polémique, ces « ruptures » n'assurent-elles pas la vitalité d'un processus dialectique et dynamique, garant d'une véritable fécondité artistique ? De fait, transition et transgression ne recouvrent peut-être pas des réalités totalement antinomiques. C'est ce qui ressort des différentes analyses exposées lors de la Deuxième Biennale d'Iconographie Hispanique Contemporaine, qui s'est tenue à Toulouse en janvier 2005. Les communications ont pourtant porté sur des champs aussi divers que la caricature, la peinture, la photographie et le cinéma, en Espagne et en Amérique latine (XIXe et XXe siècles).