Treize mille jours moins un, faites le compte, c'est un
peu plus de trente étés. Prenons-en un presque au
hasard, un des derniers, dans la vie de Sam. Quelques
jours avant la rentrée, dans une ville encore déserte et
surchauffée que nous appellerons Marseille et que Sam,
amoureusement, détesterait. Légèrement distants, à son
exemple, suivons ce plus si jeune homme, de six heures
du soir à midi, et une foule d'autres personnages : un
piano (droit), un chat (Francisco Goya, dit Judas), un
tilleul, une mer, un poisson mort, Jésus... Attendons en
vain qu'il se passe quelque chose ; rapprochons-nous
sans faire de bruit ; étonnons-nous qu'il s'en passe
autant. Peut-être alors, le sens de tout cela se dérobant,
en viendrons-nous à l'imiter, un peu crânement.