Lorsque la Catastrophe s'est produite, une partie de l'humanité s'est réfugiée dans les Serres. C'est là qu'elle a survécu, enfermée plus d'un siècle en compagnie de plantes et d'animaux sélectionnés. Dehors, les guerres ont fini de s'épuiser, le climat de se stabiliser : l'heure est venue de reconquérir la Terre.
Tresses raconte une expédition dans cet univers devenu étranger, et les retrouvailles des habitants des Serres avec une humanité ayant suivi un autre chemin. L'héroïne, accueillie par une tribu vivant en autarcie dans un volcan éteint, voit ses rapports au monde et aux autres profondément remis en question.
Tresses recueille également les récits entremêlés que produisent les humains en un temps de bascule, cet âge à venir où notre espèce est sur le point de diverger en plusieurs branches nouvelles. Une ère de transition dans laquelle les contes sont au coeur de l'expérience du monde : le narratocène.
Léo Henry est assez vieux pour se souvenir de la catastrophe de Tchernobyl (de peu). Il écrit des livres (mais pas que), de science-fiction (mais pas que). Il a beaucoup aimé, pour celui-ci, le travail de recherche et de documentation. Il n'est pas certain que fiction et réalité soient des notions opposées.
« Nous sommes immortels non parce que notre savoir survivra mais parce qu'il s'effacera et laissera place à autre chose. Nous sommes les humains du narratocène : lents, impuissants, fragiles, reliés entre eux et à tout ce qui prolifère autour. Nous vivons pour dire et prêter voix aux esprits, aux désirs, aux chèvres et aux nostocs qui sont comme nous, aux machines, aux
principes de la thermodynamique, aux mouvements géologiques, aux séquences ADN, aux siècles, à la musique et à la mort. Nous sommes des voix, des vibrations de l'air, des signaux émis, dégradés, étouffés, des messages contredits, complétés et affinés, entremêlés
Nous ne disons pas : il faudrait dire que, nous le disons. »